Louis Ferdinand Céline : Mea Culpa

Publié le par Etarcos

Promis, un jour je vous parle de fantasy/SF. Calliope m'appele à écrire sur le plus talentueux des auteurs français du XXème siècle, Céline bien sûr. Je m'efface devant sa volonté. Mettons les choses au clair : j'exècre ses positions antisémites. Cela doit se ressentir dans le reste de ce blog, mais pour le visiteur de passage, je précise.
J'ai souvent tendance à penser que la forme travestit le fond. Malgré ce point de vue quelque peu platonique j'adore Céline. Son style flamboyant éclipse parfois le fond. Sa "petite musique" me met en transe, et je rêve de voir émerger un auteur avec un tel style dans ces prochaines années.
"Mea culpa" est un pamphlet violemment anti-communiste, écrit par Céline au retour d'un voyage en U.R.S.S. en 1936. Il dénonce les similitudes entre les sociétés capitalistes et communistes, et ne se gêne pas pour vomir au passage sur l'humanité entière... Il est aussi intéressant de noter que Céline s'élève contre le matérialisme à tous crins, et réclame un peu plus de spiritualité.
Bien entendu, je ne suis pas anti-communiste primaire comme peut le paraître Céline dans ce texte, mais je dénonce avec force et vigueur, tout comme lui, les méfaits du dogmatisme. C'est un texte à apprécier pour son style et sa fougue. Je ne peux m'empêcher de vous faire partager ces trois citations :

"Le Communisme matérialiste, c'est la Matière avant tout et quand il s' agit de matière c'est jamais le meilleur qui triomphe, c'est toujours le plus cynique, le plus rusé, le plus brutal. Regardez donc dans cette U.R.S.S. comme le pèze s'est vite requinqué ! Comme l'argent a retrouvé tout de suite toute sa tyrannie ! et au cube encore ! Pourvu qu'on le flatte Popu prend tout ! avale tout !"

"Même l'exploité 600 pour 100, il a gardé ses distractions ! Comme il aime jaillir du boulot dans un smoking tout neuf (location), jouer les millionnaires whisky ! Se régaler de cinéma ! Il est bourgeois jusqu'aux fibres ! Il a le goût des fausses valeurs. Il est singe. Il est corrompu... Il est fainéant d'âme... Il n'aime que ce qui coûte cher ! ou à défaut, ce qui lui semble tel ! Il vénère la force. Il méprise le faible. Il est crâneur, il est vain ! Il soutient toujours le " faisan ". Visuel avant tout, faut que ça se voye ! Il va au néon comme la mouche. Il y peut rien. Il est clinquant. Il s'arrête tout juste à côté de ce qui pourrait le rendre heureux, l'adoucir. Il souffre, se mutile, saigne, crève et n'apprend rien. Le sens organique lui manque. Il s'en détourne, il le redoute, il rend la vie de plus en plus âpre. Il se précipite vers la mort à grands coups de matière, jamais assez... Le plus rusé, le plus cruel, celui qui gagne à ce jeu, ne possède en définitive que plus d'armes en main, pour tuer encore davantage, et se tuer. Ainsi sans limite, sans fin, les jeux sont faits !... C'est joué ! C'est gagné !..."

"Le moindre obstrué trou du cul, se voit Jupiter dans la glace."

Pour lire la version intégrale : "Mea culpa"


Publié dans Lectures

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A
Pas grand grand chose à voir mais ça me rappelle une extrait de dialogue entre Brejnev et Nixon qui m'avait amusé que je retranscris de mémoire.<br /> Nixon : " - Expliquez moi sur quoi repose votre système?<br /> Brejnev : - C'est très simple. Nos ouvriers font semblant de travailler et nous, nous faisons semblant de les payer"
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E
Rien à voir (quoi que, lis donc tout le texte ;-) ) mais très drôle :-D