La petite musique de Vian...

Publié le par Etarcos

L'extrait suivant est un peu grivois, déconseillé, donc, aux éventuels mineurs égarrés (ceux qui sont dans la houille peuvent, bien évidemment, rester).

"Il entre un Major, non, une étoile d'argent, un colonel, avec une belle fille dans les bras, belle fille c'est peut-être trop dire, elle a la peau claire et rose, les traits ronds comme si on venait de la tailler dans la glace et si ça avait déjà un peu fondu, ce genre de traits tout ronds, sans bosses, sans fossettes, ça a quelque chose d'un peu répugnant ça cache cache forcément quelque chose, ça fait penser à un trou de cul après un lavement, bien propre et désodorisé. Le type à l'air complètement machin, un grand pif et des cheveux gris, il la serre amoureusement et elle se frotte, vous êtes dégueulasse tous les deux, allez baisez dans un coin et revenez, si ça vous travaille, c'est idiot ces frottailleries avec ces airs de chat foirant dans les cendres, bouh !, vous me dégoûtez, sûrement elle est propre et un peu humide entre les cuisses. [...] Le colonel continue à se frotter, une fille m'a dit l'autre jour qu'elle ne peut pas blairer les officiers américains, ils parlent toujours politique et ils ne savent pas danser, et en plus, ils sont emmerdants (c'était pas la peine, le reste suffit). Je suis un peu de son avis jusqu'ici, j'aime mieux les soldats, les officiers sont encore plus puants que les aspi français, et pourtant, ça, c'est à faire péter le conomètre, avec leurs petits bâtons à enculer les chevaux."

"Martin m'a téléphoné...", Boris Vian

Publié dans Lectures

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article