La semaine sanglante de Jean-Baptiste Clément

Publié le par Etarcos

Je me suis remis dans l'histoire de la Commune de Paris de 1871. Je vous livre donc une chanson de cette époque. Son auteur est fort connu, c'est également l'auteur du "Temps des Cerises". Cette chanson est moins connue, mais je l'aime beaucoup. Cette version, la seule "authentique" disponible  sur Deezer, n'est pas ma préférée (l'interprète n'est même pas indiqué). Mon coeur va à l'interprétation de Marc Ogeret. Tiens, je vous en parlerai un coup de celui-là...
Cela parle donc de la "semaine sanglante", semaine de massacre des communards, qui marqua la fin de la Commune.

La semaine sanglante

Sauf des mouchards et des gendarmes,
On ne voit plus par les chemins,
Que des vieillards tristes en larmes,
Des veuves et des orphelins.
Paris suinte la misère,
Les heureux mêmes sont tremblant.
La mode est aux conseils de guerre,
Et les pavés sont tous sanglants.

- Refrain :
Oui mais !
Ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront.
Et gare ! à la revanche
Quand tous les pauvres s’y mettront.
Quand tous les pauvres s’y mettront.

Les journaux de l’ex-préfecture
Les flibustiers, les gens tarés,
Les parvenus par l’aventure,
Les complaisants, les décorés
Gens de Bourse et de coin de rues,
Amants de filles au rebut,
Grouillent comme un tas de verrues,
Sur les cadavres des vaincus.

- Refrain -

On traque, on enchaîne, on fusille
Tout ceux qu’on ramasse au hasard.
La mère à côté de sa fille,
L’enfant dans les bras du vieillard.
Les châtiments du drapeau rouge
Sont remplacés par la terreur
De tous les chenapans de bouges,
Valets de rois et d’empereurs.

- Refrain -

Nous voilà rendus aux jésuites
Aux Mac-Mahon, aux Dupanloup.
Il va pleuvoir des eaux bénites,
Les troncs vont faire un argent fou.
Dès demain, en réjouissance
Et Saint Eustache et l’Opéra
Vont se refaire concurrence,
Et le bagne se peuplera.

- Refrain -

Demain les manons, les lorettes
Et les dames des beaux faubourgs
Porteront sur leurs collerettes
Des chassepots et des tampbours
On mettra tout au tricolore,
Les plats du jour et les rubans,
Pendant que le héros Pandore
Fera fusiller nos enfants.

- Refrain -

Demain les gens de la police
Refleuriront sur le trottoir,
Fiers de leurs états de service,
Et le pistolet en sautoir.
Sans pain, sans travail et sans armes,
Nous allons être gouvernés
Par des mouchards et des gendarmes,
Des sabre-peuple et des curés.

- Refrain -

Le peuple au collier de misère
Sera-t-il donc toujours rivé ?
Jusques à quand les gens de guerre
Tiendront-ils le haut du pavé ?
Jusques à quand la Sainte Clique
Nous croira-t-elle un vil bétail ?
À quand enfin la République
De la Justice et du Travail ?

- Refrain -


Notez que les couplets 2 et 5 ne sont pas chantés. Marc Ogeret ne les chante pas non plus, je me demande pourquoi.


Publié dans Musiques

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H
Ah Trazom !<br /> Moi aussi la Commune me fascine...
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E
:-) Décidément, que de points communs nous avons !
A
Coucou. j'aime beaucoup cette chanson mais ne connaissais pas cette version.
Répondre
E
Moi non plus, et elle n'est pas géniale... Mais bon, ça permet de savoir sur quel air la chanter :-p
P
Heureux d'avoir pu découvrir ces paroles. Il faut venir écouter les frères du Temps des Cerises chanter, c'est assez beau. La Commune, hautement symbolique, a aussi été un massacre, il est bon de ne pas l'oublier. C'est donc aussi un échec. Il ne faut donc pas la sacraliser. Bien à toi, Pierre.
Répondre
E
J'en suis bien conscient et je ne la sacralise pas. C'est seulement ma période favorite de l'histoire française récente, qui a été à l'origine de tant d'espoir... mais aussi de déceptions.  Je suis ravi que les paroles t'ai plu, et je ne connais pas les frères du Temps de Cerises. Je vais chercher ça :-)